don darby homme et la matiere2Par Jean Dorval

Le 31 mai 2015 à la Maison Hamel-Bruneau, prenait fin une magnifique rétrospective (1964-2015) consacrée au sculpteur québécois Don Darby intitulée Don Darby: L’homme et la matière. Présentée par la commissaire Hélène Matte, cette exposition rappelait l’artiste militant qu’il fût à l’Îlot Fleurie à Québec aux côtés de Louis Fortier, entre 1990 et 2007, impliquant le citoyen dans une démarche artistique face à des changements urbains qui en déracinèrent plus d’un.

Le sculpteur, n’est-ce pas celui qui façonne, puis transforme la matière afin de donner vie et forme aux moindres replis de la psyché humaine! Scruter l’émotion, en allant vers la profondeur de l’être, quel que soit le temps auquel il appartient, en observant minutieusement le regard de l’homme qui vit, transmet, évolue, avance. En suivant ce pas de la réflexion (Teilhard de Chardin), l’art ne devient-il pas le leitmotiv d’un itinéraire philosophique personnel à partager?

Par son tracé ou son façonnement de matière, passant de la fibre de verre à l’acier ou le béton armé, Don Darby imprime sa vision de l’homme et par son itinéraire artistique, prolonge l’explication du scientifique.

Qu’il s’agisse de masques, de visages anciens comme autant de miroirs qui interrogent notre présent ou de pelles figurant la sculpture la Femme de Pékin, si merveilleusement creusée de traits qui font réfléchir, l’artiste inspire et documente les réflexions personnelles.

L’intériorité émotionnelle qu’il transmet se loge dans la réinterprétation d’objets divers. Les objets et les matières, telles le phénix, ressuscitent. Un banc de vélo devient une tête de loup. Des morceaux d’une boîte de conserve redessinent des sous-vêtements. Nous sommes conviés à une investigation de tous les instants.

Se rapprocher de la nature… L’exposition qui avait lieu à la Maison Hamel-Bruneau présentait un plaidoyer pour la protection et la survivance d’animaux en voie d’extinction: l’éléphant, le rhinocéros, les grands félins, dont les dessins et les sculptures faisaient des clins d’œil au visiteur. Comme ce béluga se noyant dans l’actualité récente. Chacun est concerné, et le Christ de Don Darby couronné d’épines des pieds à la tête qui regarde le spectateur, l’engage à être plus. À ce moment les fouilles intérieures de Don Darby prennent tout leur sens et se révèlent une ode à l’humanité, donnant un sens à tous les âges.

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Exposition rétrospective Don Darby: L’homme et la matière 

 

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