Dans le cadre de sa 14e édition, le Mois Multi présentait les 31 et 1er février dernier la performance chorégraphique Loss-Layers du collectif A.lter S.essio.
Le projet Loss-Layer se compose de deux volets s’inscrivant dans une recherche plus globale sur la thématique de la perte (d’identité, d’équilibre, d’orientation, de contrôle). À l’initiative du collectif multidisciplinaire, Fabrice Planquette explore l’humain et le contexte dans lequel il évolue. Il associe l’origine de Loss-Layer, à une anecdote, une expérience personnelle. Alors qu’il était en résidence à Kyoto il s’est retrouvé lui-même en situation de perte de repère. Il illustre le début du projet par une sensation vécue alors qu’il était dans le métro, pris dans un flux de personnes, dans une culture qui n’était pas la sienne.
Loss-Layers s’ouvre sur un corps androgyne évoluant dans un espace contraignant, hostile, restreint. Il ne semble visiblement pas pouvoir s’en échapper. Ce corps parait contraint de subir non seulement les éléments sonores et graphiques extérieurs, mais aussi leurs fluctuations.
Au début de la performance, le public est véritablement spectateur, au sens traditionnel : il observe l’interprète en gardant une distance. Puis, progressivement, il se retrouve inclus dans la performance, malgré lui. Il devient lui aussi soumis aux modulations sonores et graphiques orchestrés par Fabrice Planquette. Le son, les images sont parfois saturées jusqu’aux limites du supportable. L’interprétation sensible de Yum Keiko Takayama vient accroitre ce sentiment de malaise. La tension des mouvements, une gestuelle tantôt bestiale tantôt androïde, sont saisissantes. Fortement influencé par le buto, le corps de Yum tout entier résonne de la tension à laquelle il est soumis.
Une soirée annonciatrice d’une belle programmation du mois multi.
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Mois Multi 14