par Lucie Vallée
Entre désolation et lumière, Haïti est une terre, un pays de trémulations parfois subtiles, où l’approfondissement de la liberté se fait souvent dans la douleur. Le Musée de la civilisation de la rue Dalhousie lui consacre depuis le 6 novembre dernier un espace à découvrir.
Avec une approche orientée sur la création artistique dans la société haïtienne contemporaine, l’exposition HAÏTI, IN EXTREMIS, est effectivement bouleversante, touchante et diaphane. De plus, à travers des oeuvres d’une grande créativité et la puissance évocatrice de la tension violente entre la vie et la mort, la pulsion sexuelle et la perception de forces énigmatiques et fascinantes à la fois cruelles et libératrices, c’est une culture haïtienne moins connue qui est offerte. Une culture plus vaste que les illustrations d’enjeux politiques, de misère et de catastrophes climatiques. Une réalité d’artistes engagés, de créateurs et citoyens qui réfléchissent, s’impliquent et contribuent à changer le monde grâce à l’art. De l’utilisation hautement maîtrisée de techniques traditionnelles (bannières avec perles de verre, sculpture et découpe du métal forgé), ou amalgames issus de la récupération représentant souvent un enchevêtrement des mondes vivants et morts notamment associé aux rites vodou officiés par le baron Samdi et la famille Gede… en passant par la peinture et l’installation, un voyage étonnant est proposé au visiteur. L’exposition est également l’occasion de présenter le travail artistique de Manuel Matthieu, Marie-Hélène Cauvin et Killy, artistes québécois natifs d’Haïti, qui proposent d’intenses visions empreintes de leur culture d’origine.
L’exposition HAÏTI, IN EXTREMIS est en cours jusqu’au 17 août 2014. Autour de l’exposition, le musée proposera des activités culturelles au cours de l’hiver et du printemps. Bien sûr il faut surveiller février, Mois de l’histoire des noirs, alors que littérature et musique seront mise en spectacle, ciné-débats, rencontres dans le cadre d’une série littéraire portant sur la littérature des caraïbes en mars, et fin avril, le festival Vues d’Afrique.
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Autour de l’exposition HAÏTI, IN EXTREMIS
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