Depuis maintenant cinq ans, technologie oblige, l’ONF (Office national du film) se consacre à des activités de développement de productions interactives, empruntant avec succès les outils proposés par les nouveaux médias. Ainsi le projet Fort Mcmoney, un jeu documentaire sur le web, confronte le participant avec les enjeux de l’industrie pétrolière, et a été choisi «Meilleur documentaire web», dans le cadre du Festival International de Film d’Environnement (Fife 2014), à Paris en février dernier.
C’est dans ce cadre que le producteur Hugues Sweeney a initié le projet Journal d’une insomnie collective, inspiré par un sujet populaire sur la «twittosphère», en collaboration avec la directrice artistique Judith Portier et le collectif de musique actuelle et performance Akufen.
L’installation a pris la forme d’une immense boîte noire sur les parois de laquelle sont projetés des «tweets», au fur et à mesure qu’exprimés par des internautes disséminés un peu partout sur la planète avec les mots-clics #insomie ou #insomnia, et un espace sonore qui se construit au fur et à mesure des interactions. Depuis plus d’un an des insomniaques, par l’entremise des réseaux sociaux, ont été invités à décrire ce qu’ils vivaient et à se confier sous forme sonore, visuelle ou écrite. Leurs témoignages ont constitué le matériau de base de la création Journal d’une insomnie collective, et le public peut y interagir, du 5 mars au 6 avril 2014 au Musée national des beaux-arts du Québec, dans la rotonde du 1er étage du pavillon Gérard-Morisset.
Le visiteur est invité à témoigner de sa propre vision ou expérience de l’insomnie et à s’exprimer par des mots, des sons ou encore des dessins avec une interface clavier. Sur les parois de l’installation, un défilé de projections et de commentaires interpelle le visiteur et lui propose une réflexion sur cet état qui se vit en continu sur la planète 24 heures sur 24, à la fois si individuel et si commun. L’insomnie, expérience solitaire, devient publique et partagée, passant de l’intimité, à l’espace de l’installation, pour rejoindre l’inconnu à portée d’un web universel.
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