par Lucie Vallée
Le Théâtre de la Bordée démarre en lion la saison théâtrale 2014-2015 en revisitant la condition féminine sous la baguette d’Alexandre Fecteau. En effet, c’est lui qu’a sollicité le directeur artistique Jacques Leblanc pour mettre en scène Madeleine, La Statue et Marie (Lorraine Côté, Marie-Ginette Guay et Lise Castonguay) dans cette présentation, du 16 septembre au 11 octobre 2014, du texte Les fées ont soif de Denise Boucher.
Les fées ont soif, dont on a salué à l’époque la «poésie baroque post-moderne» à une période charnière pour la création théâtrale québécoise, n’a pas été présentée professionnellement sur scène depuis sa création sulfureuse à Montréal en 1978. Alexandre Fecteau s’est donc vu offrir un formidable terrain de jeu et une opportunité rare de donner vie à un texte puissant encore pertinent aujourd’hui. Travailler avec cet écrit dénonciateur de la condition féminine a nécessité une actualisation, alimentée par la pratique de docu-théâtre de ce metteur en scène habile à transformer l’expérience théâtrale vécue par les acteurs et les spectateurs. On peut s’attendre à une relecture peu conventionnelle d’un texte qui l’est déjà. À cet effet, Alexandre Fecteau indique avoir trouvé dans la structure du texte un espace de liberté, qui lui permet notamment de renouveler le personnage de La Statue, incarnant à l’époque un carcan religieux québécois dissous depuis. Il a collaboré à la dimension musicale avec les artistes de Québec Maude et Navet Confit.
Pour les connaisseurs du travail d’Alexandre Fecteau, ce projet est une expectation, et pour les autres, pour le moins une opportunité de vivre une expérience théâtrale intéressante hors du commun.
À l’occasion de cette production, la Bordée s’est associée au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) dans le cadre de la collection de prêt d’oeuvres d’art (CPOA) pour faire écho aux polémiques sociales et judiciaires suscitées lors de la création de 1978. Des oeuvres sur la thématique du corps féminin des artistes Paryse Martin, François Morelli et Julie Pelletier seront donc exposées du 16 septembre au 11 octobre dans les aires publiques du théâtre de la rue Saint-Joseph.
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