par Lucie Vallée
Du 20 janvier au 14 février 2015, le Théâtre de La Bordée entreprend l’année en proposant une dose de rire et de plaisir pour réchauffer les froides soirées avec le classique de Molière Les fourberies de Scapin. Le succès de cette comédie-farce, mitigé du vivant de Molière, ne se dément pas depuis, surtout lorsqu’elle est jouée par des comédiens chevronnés qui savent rendre les effets de théâtre que l’auteur a insufflé au texte. Molière a donné à ce dernier une cohérence propre, qui peut prendre forme lorsque le comédien sait s’y abandonner.
L’auteur du texte Les fourberies de Scapin y a dosé un équilibre entre la comédie et la farce que les comédiens ont le loisir d’explorer ici sur la scène de La Bordée, à l’instigation d’un splendide Scapin (Christian Michaud), supporté par un Géronte (Jack Robitaille) éblouissant d’avarice et de ridicule, juste, avec une clownesque sobriété qui réussit, en s’emberlificotant dans les tromperies de Scapin, à faire sourire, rire et surprendre. Il faut souligner également les performances de Argante (Hugues Frenette) et Silvestre (Jonathan Gagnon), dont la bouffonnerie sait éviter le cabotinage et faire rire parfois à gorge déployée, tout comme le savoureux monologue que sait servir la jeune comédienne Marianne Marceau (Zerbinette). De plus, la scénographie, à la fois majestueuse et ingénieuse, est utilisée avec une efficacité redoutable tout au long de la pièce par le metteur en scène Jacques Leblanc, qui chorégraphie le jeu des comédiens comme un ballet rythmé, et maîtrisé par ceux-ci. On a l’impression que son esprit et son talent trouvent à travers cette mise en scène et l’interprétation de Christian Michaud, une expression décuplée.
Parfois, la fonction cathartique du théâtre s’exprime dans une comédie habile et pertinemment jouée. La Bordée réussit l’exercice somme toute, avec ce joyeux texte de Molière qui satisfait son public.
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Programmation du Théâtre La Bordée
Photographie de Nicola-Frank Vachon
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