par Lucie Vallée
Depuis le 18 février dernier, le Musée National des beaux-arts du Québec (MNBAQ) pointe l’objectif sur la photo et y transcende le blanc hivernal. On y a dévolu, jusqu’en juin, une Saison photo d’oeuvres monochromes et multicolores, sous les regards de la photojournaliste américaine Lida Moser, du rocker canadien Bryan Adams, et d’une trentaine d’artistes québécois contemporains.
Le corpus central de l’événement est le travail de Lida Moser, décédée l’an dernier, qui découvrait le Québec, ses habitants et son territoire en 1950, alors qu’elle venait y réaliser un reportage pour le magazine américain Vogue. Unique en son genre, le regard féminin et quelque peu anthropologique de Lida Moser se pose sur une société d’après-guerre en mutation, où l’avant-garde culturelle de Montréal offre un contraste marqué avec les réalités rurales. Se succèdent devant son objectif scènes urbaines, architecture historique, paysages ruraux, oeuvres d’art et d’artisanat, sculpteurs et conteurs, et le long déroulement d’un fleuve jusqu’en Gaspésie.
Le MNBAQ structure l’exposition 1950. Le Québec de la photojournaliste Lida Moser en neuf stations illustrant l’expérience de Lida Moser par une sélection regroupant près de 200 photographies. Avec le concours de Bibliothèque et Archives Nationales du Québec, le MNBAQ joint à l’exposition la publication de la monographie 1950 – Le Québec de la photojournaliste Lida Moser, qui retrace ses reportages. Cet ouvrage magnifique réalisé sous la direction de la conservatrice Anne-Marie Bouchard, offre une analyse et une représentation fascinante du Québec de l’époque, à découvrir et partager.
Autour de l’exposition présentée jusqu’au 10 mai 2015, le MNBAQ organise un défi créatif pour les amateurs de photographie (du 23 février au 1er avril), ainsi que projection, concert, conférences et visites guidées.
Les expositions satellites Bryan Adams s’expose (jusqu’au 14 juin) et Incarnations (jusqu’au 10 mai), multiplient les facettes de la Saison photo du MNBAQ sous des angles plus léchés et glamours mais ne manquant pas d’humanité dans le premier cas, et à la fois intimes et publics dans le second. À l’occasion, la Boutique du MNBAQ rend accessible une riche variété de recueils photographiques des artistes exposés.
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