disparaitre ici bret easton ellis ecornifleusespar Vanessa Gagnon Bédard et Françoise Laforce

La pièce Disparaître ici à l’affiche au Théâtre Périscope du 10 au 28 mars 2015, adaptation librement inspirée de l’œuvre de Bret Easton Ellis, est une production marquante des compagnies TecktoniK et Les Écornifleuses. Le propos est sombre, tournant autour des thèmes de la sexualité et de la violence, et se veut une critique de l’ère de la superficialité et du paraître.

Disparaître ici met en scène un groupe d’amis dans le début de la trentaine. Snobs, mondains et urbains, ils font la fête, consomment et recherchent les expériences intenses, pour tenter de chasser leur mal être. À travers leurs soirées, on réalise que leurs liens d’amitiés sont superficiels; les conversations se font rares et banales. Ils optent pour le monologue chacun leur tour. Ces personnages égocentriques sont constamment préoccupés par leur apparence. Leur intérêt principal est le sexe, et ils poussent le plaisir à l’excès; fantasmes malsains, expériences «hard», débauche.

L’intrigue de la pièce arrive assez tard : une des filles reçoit dans sa boîte de courriel un «snuff movie» (film pornographique dans lequel on ne sait si la personne se fait violer vraiment ou si c’est une mise en scène) et quelqu’un disparaît. L’histoire devient alors plus compliquée et difficile à saisir. Les personnages s’interrogent. Doivent-ils s’associer à la femme violée, ou à son bourreau ? Participent-t-ils à la culture qui mène à de tels événements ? Ils sont cependant incapables de s’empêcher d’assouvir leurs vices, et sont en quelque sorte désensibilisés. Le tout culmine dans une soirée à thématique «psychopathe» ou l’excès va trop loin.

Au début, le langage cru peut surprendre, mais on s’y fait vite. Le style provocant de l’ensemble de la pièce, tire par moment vers la performance. La scénographie est très réussie, utilisant des toiles de plastiques géantes qui divisent les différents plans de la scène. Au fur et à mesure, les comédiens les arrachent. Des éclairages stratégiques et un espace sonore bien choisi, créent une ambiance «lounge», froide et électrique. Les costumes sont aussi réussis : ils sont distingués et évoquent un défilé de mode. Leur uniformité dans les couleurs et la conception démontre en quelque sorte que les personnages sont interchangeables : ils se ressemblent tous…

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Programmation du Théâtre Périscope
Visionnement de la bande-annonce de Disparaître ici

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