Du 17 au 28 janvier, le Théâtre Périscope propose la pièce Annette d’Anne-Marie Olivier, qui en est également la principale interprète. Il ne faut pas rater ce rendez-vous qui sort des voies habituelles en proposant une histoire et une mise en scène des plus originales.
Annette Rochette joue au hockey sur «la» patinoire de son passé en quête de quelque victoire sur elle-même. Elle nous partage le fil de sa vie qui se déroule, entre 1950 et 1980, non sans tricoter un parallélisme soutenu avec ce pays encore à venir, puisque la soirée référendaire a causé une commotion chez elle. L’histoire d’Annette rejoint facilement la nôtre, qu’on tricote, détricote, pour mieux la tricoter. Tant sur le plan personnel que national. Aussi ne peut-on être insensible aux émotions de celle qui est toute vêtue de laine aux couleurs douces et qui tente de rembobiner des expériences de vie difficiles. Son intensité et son humour sont très agréables. Les accessoires et le décor, minimalistes, sont tout aussi judicieux. Que ce soit l’utilisation symbolique des patins ou du hockey, du fil ou des aiguilles à tricoter, de la douillette multiforme prenant tour à tour la fonction et la figure utiles au discours, ou la présence discrète d’un musicien accompagnateur (Mathieu Girard) qui fait irruption, dans une belle complicité, pour marquer le rythme du monologue d’Annette et le faire avancer : tout démontre le souci des artistes et artisans de cette production d’offrir une œuvre de qualité. Tout contribue à nous remuer profondément. Ce n’est heureusement qu’une commotion théâtrale! Anne-Marie Olivier fait preuve de talent, et on peut imaginer qu’elle est loin de l’avoir épuisé.
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Programmation de la série Hors-cadre du Théâtre Périscope
Photographie de Martin Morissette