par Alain Lalancette
Le 15 février dernier avait lieu au Théâtre de La Bordée la représentation d’el 12, première de trois soirées proposées par La Rotonde avec la compagnie La Otra Orilla. fondée en 2005 par la danseuse et chorégraphe Myriam Allard et le chanteur et metteur en scène Hedi Graja. Cette quatrième production en danse contemporaine explore elle aussi l’univers du flamenco, cet art apparu en Andalousie autour du XVIe siècle qui allie chant, musique et danse.
Élaborée autour du chiffre 12, l’architecture même du spectacle réfère directement au flamenco et particulièrement au compás alterné qui en est la structure rythmique la plus représentative. Cet aspect est magnifiquement illustré lorsque Myriam Allard danse en exploitant une série de variantes rythmiques sur un jeu de marelle comportant les chiffres 1 à 12. En parallèle, le discours chorégraphique s’articule autour d’une réflexion sur les cycles temporels de la vie : par exemple, danse mimant des mécanismes d’horlogerie ou la vieillesse représentée par un automate poussiéreux.
Bien appuyée sur scène par le bassiste Robert Benson et le percussionniste Éric Breton, la musique de la guitariste Caroline Planté soutient le chant imposant de Hedi Graja. Quant à la vidéaste Geneviève Allard, son apport est considérable, souvent en appui mais parfois en contrepoint du discours narratif de la chorégraphe.
À travers les six tableaux du spectacle el 12 se manifeste ici et là une saine tension entre les figures classiques du flamenco et le regard plus contemporain que Myriam Allard porte sur lui. Cette œuvre à la fois lyrique et formelle s’avère une méditation poétique sur le temps qui passe, inéluctable, et auquel nous sommes tous assujettis.
La prochaine présentation de la Rotonde sera le spectacle Hora du chorégraphe israélien Ohad Naharin le 28 février au Grand Théâtre de Québec.
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Programmation du Centre chorégraphique contemporain de Québec La Rotonde
Site de la troupe La Otra Orilla
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