par Micheline Simard
Jusqu’au 24 mars, le Théâtre Périscope présente le troisième volet, celui pour adultes, de la trilogie conçue par une compagnie de théâtre de Québec qui se distingue depuis dix ans: Nuages en pantalon, sous la direction de Jean-Philippe Joubert. Ce dernier est l’homme-orchestre de l’originalité et de la qualité artistiques de cette troupe qui allie le théâtre, la danse, la poésie, la vidéo et la musique.
L’équipe de création témoigne d’une grande liberté en assurant elle-même l’interprétation de son œuvre. Les choses y sont évoquées plutôt que nommées, et on se plaît à les faire se mouvoir dans l’espace scénique par le biais des corps plutôt que par le jeu des personnages. Dans Réminiscence, l’envolée sans contrainte d’une sensualité conduite au fil de l’eau, élément fondateur de la trilogie, est fortement présente. Le fil de l’histoire est vite perdu! Les personnages, présentés au départ, s’interceptent dans leur plongée. Qu’importe qui fait quoi. Les morceaux d’être en mouvement, que les personnages incarnent, sont ceux d’un homme, d’une femme dont l’identité se perçoit ou se perd à travers les vêtements mouillés qu’ils portent ou retirent en fonction d’un désir apparemment violent de vie et d’amour. Les scènes défilent, accompagnées de rares paroles, mais sont mises en beauté par l’utilisation brillante de l’éclairage, particulièrement dans la figure sculptée par les corps nus lors d’un tableau intitulé «Silence».
Les deux autres volets de la trilogie, Le chant de la mer et L’ivresse des profondeurs, ont été créés respectivement pour les enfants et pour les adolescents. Autre manière remarquable de faire de la compagnie Nuages en pantalon, plutôt que d’adapter une seule œuvre pour divers publics! L’intégrale des trois œuvres sera présentée pour les adultes au Périscope les 17 et 24 mars à 19h.
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