par Christelle Géhard
Frozen (Océan Artique) est la production en cours au Théâtre de la Bordée jusqu’au 29 mars 2014. Encensée par le milieu théâtral anglais dès sa création en 1988, cette pièce de l’auteure britannique Bryony Lavery a été traduite et mise en scène par Jeremy Peter Allen.
En Angleterre, une enfant disparaît. Vingt ans se passent sans que personne n’ait de nouvelles. La mère garde espoir jusqu’au jour où le corps de sa fille, Rosie, est retrouvé ainsi que son assassin. Une psychiatre se penche alors sur le cas de ce meurtrier dans le cadre de ses recherches.
Les trois protagonistes, à savoir l’assassin, la mère et la psychiatre/chercheuse vont proposer des explications différentes de l’enlèvement et du meurtre. Trois explications qui semblent de prime abord radicalement différentes, mais qui s’avèrent être complémentaires.
L’assassin explique ses gestes par ses mots, décline ses frustrations, ses impulsions. Le public découvre sa logique singulière, sa rigidité cognitive. La mère veut comprendre pourquoi le choix «spécifique» de sa fille. Elle aura à traverser un long processus de résilience: de la rage au pardon. La psychiatre, quant à elle, décortique l’enfance traumatisante du criminel et s’appuie sur des observations neurologiques permettant de comprendre le passage à l’acte.
Ces multiples approches d’un même acte induisent une réflexion sur le sort que la justice devrait réserver aux criminels, aux pédophiles.
Quelle est la différence entre être présent à nos actes ou être considéré comme irresponsable? Où est la frontière? Y en a-t-il une?
«Frozen joue beaucoup dans ces zones grises qui opposent droits du criminel et droits de la victime, justice et vengeance. Tous les personnages de la pièce luttent avec ces aspects-là et je trouve intéressant d’amener les spectateurs d’ici dans ce questionnement». Jeremy Peter Allen
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Programmation du Théâtre La Bordée
Photographie de Nicola-Frank Vachon
Espace Ah! 